Blanquefort (33) : la start-up Circouleur recycle les peintures
Marianne Rittaud, directrice commerciale, et Maïlys Grau, présidente de Circouleur©CM – 25/05/2018 – Sud Ouest
AVANT-PREMIÈRE
La start-up Circouleur, qui grandit dans la pépinière d’entreprises de l’Ecoparc, investit le créneau des peintures écoresponsables pour les professionnels et les particuliers. La Région Nouvelle-Aquitaine vient d’allouer une aide financière de plus de 68 000euros à une jeune start-up blanquefortaise spécialisée dans la fabrication de peinture à base de produits recyclés. Circouleur, c’est son nom, a fait ses premiers pas, en janvier 2017, au sein de l’incubateur d’entreprises de l’Ecoparc, géré par Bordeaux Technowest et spécialisé dans les initiatives écoresponsables. La jeune société est à présent accueillie dans la pépinière d’entreprises du site et espère bientôt prendre son envol en fidélisant un public de professionnels et de particuliers.
L’idée de produire de la peinture recyclée, fabriquée à partir de fonds de pots non utilisés, a été lancée par Maïlys Grau, aujourd’hui présidente de Circouleur.Cette ingénieur en chimie, âgée de 34 ans, s’est inspirée de l’exemple québécois. « Je venais de faire des travaux de peinture chez moi et j’ai pensé que c’était une hérésie que d’incinérer ce qui restait dans les pots.J’ai donc décidé de me lancer dans cette activité de recyclage, très motivée par l’impact positif sur l’environnement. »
200 tonnes en 2020
Après avoir travaillé comme ingénieur en recherche et développement chez Photowatt, un fabricant de panneaux solaires, Maïlys Grau, avait envie de créer sa propre entreprise. Entourée à présent d’une petite équipe, dans les bureaux de l’Ecoparc de Blanquefort, elle vient de se lancer dans la production et a confié à Marianne Rittaud la direction commerciale et le marketing.
« D’ici la fin du mois de juin, la peinture Circouleur devrait être présente dans les rayons d’une grande surface du bricolage », assure cette dernière. « Nous démarchons également les bailleurs sociaux et les promoteurs immobiliers. »
« L’objectif est d’atteindre une production de l’ordre de 10 tonnes de peinture fin 2018, précise Maïlys Grau. Puis, nous espérons passer à 50 tonnes en 2019 et à 200 tonnes à l’horizon 2020. »
Pour l’heure, Circouleur ne dispose d’aucune unité de production propre, même si le projet est en préparation.Elle a mis en place des partenariats avec des industriels, à Saint-Jean-d’Illac, et dans le secteur de Langoiran.
L’un de ces partenariats, passé avec la société Pena environnement spécialisée dans le traitement des déchets, permet à l’équipe de Circouleur de récolter la matière première, à savoir les pots de peinture en partie utilisés, déposés notamment dans les déchetteries de la métropole bordelaise.
L’activité de Circouleur doit s’étendre à présent dans toute la Région Nouvelle-Aquitaine avant de prendre une envergure nationale.
En fait, la jeune start-up, vient de terminer la « phase pilote » de son développement. Il a fallu faire une étude de marché et surtout trouver la « bonne recette » pour fabriquer la peinture à partir des fonds de pots en respectant le suivi des couleurs. « Pour cela nous travaillons avec le laboratoire de chimie LCPO de l’université de Bordeaux, précise Maïlys Grau. Et nous avons mis au point un nuancier avec l’aide d’un cabinet de tendance parisien. »