C'est dans les vieux pots que l'on fait les meilleures formulations
Chaque année, 20 millions de litres de peinture partent en déchetterie, selon les estimations de l’Ademe. Leur incinération envoie environ 150 000 tonnes de CO2 dans l’atmosphère. Afin d’éviter ces émissions, les chimistes de la start-up girondine Circouleur on mis au point une méthode qui permet de retravailler ces restes de petinure pour en produire des neuves, aux caractéristiques d’application identique à celles d’un produit vierge. Pour ce faire, la jeune société utilise deux sites, son siège social à Blanquefort, pour travailler la colorimétrie t la qualité d’application, et le Laboratoire de chimie des polymères organiques (LCPO) à Pessac pour la R&D.
« Nous ne réutilisons que des peintures acryliques, c’est-à-dire en phase aqueuse », précise d’emblée Marianne Rittaud, à la fois associée et directrice marketing et commerciale de Circouleur. La raison ? Ces produits sont composés à partir d’une même résine ce qui autorise les mélanges sans risques de réaction chimique. Actuellement, la collecte de fonds de pots et leur traitement sont circonscrits à la Nouvelle-Aquitaine. La jeune pousse a passé un accord avec Péna Environnement, spécialisé dans la collecte et le traitement de déchets es collectivités et des entreprises, qui ajoute simplement une caisse dédiée aux peintures lors de son passage dans les déchetteries professionnelles. A l’arrivée des pots, leur contenu est vérifié par un agent spécialement formé à cette tâche. Si le reste de peinture est conforme aux attentes , il est déversé dans des fûts pour typologie de teinte.
Un nuancier évolutif. Des échantillons sont ensuite prélevés et remis au laboratoire afin que les ingénieurs chimistes puissent travailler sur la reformulation. « Nous ajoutons alors de nouveaux composants à la hauteur de 10% maximum », souligne Marianne Rittaud. Les peintures sont ensuite reconditionnées en pots de 151 pour la gamme professionnelle ou de 2.5 et 0.51 pour la gamme grand public. Côté teintes, le nuancier d’une quinzaine de couleurs change chaque année pour suivre les tendances. En matière d’empreinte carbone, la réalisation de la fiche de déclaration environnementale et sanitaire (FDES) a mis en évidence une division par 12 des émissions de gaz à effet de serre par rapport à une peinture plus classique. Par ailleurs, la mesure des concentrations de composés organiques volatils (COV) dans l’air intérieur indique des taux inférieurs à 30 µg/mètre cube. Les gammes bénéficient donc de la note A+. Depuis sa création en Janvier 2017, Circouleur a récupéré 19 000 litres de peinture . La start-up finalise actuellement une levée de fonds et cherche des partenaires à travers la France.