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[Professionnels] Circouleur met la main dans les vieux pots

Chargée du marketing et du commerce, Marianne Rittaud – l’un des cinq membres de la start-up aquitaine Circouleur – cible tant l’applicateur professionnel que le client particulier. (Photo : © H. Lerivrain)

Distinguée le 30 mai dernier lors des Trophées 2018 de l’économie circulaire remis par l’Institut du même nom, la start-up girondine déploie depuis dix-huit mois une filière de recyclage pour les peintures acryliques inutilisées. Et en fait une matière première pour fabriquer de nouvelles peintures décoratives. Quand la filière de la peinture entre – véritablement – dans une logique d’économie circulaire…
 
Et si la filière recyclait les fonds de peinture non utilisée… ? « En faisant des travaux de peinture chez moi, je me suis demandée ce que devenaient les pots entamés !, se rappelle Maïlys Grau qui a fondé Circouleur en janvier 2017. J’ai alors découvert que nos peintures acryliques étaient incinérées. En France, 28 millions de litres par an sont précisément détruits chaque année, alors que les Québécois les recyclent depuis… plus de vingt ans. »
Fort de ce constat, cette ingénieure chimiste bordelaise a décidé de lancer sa start-up sur les rails de l’économie circulaire : une marque de peinture recyclée. « Concrètement, la peinture que nous récupérons est triée, puis répartie par couleur. Quelques composants neufs sont ensuite ajoutés. Notre peinture est in fine composée à plus de 70 % de matières recyclée », précise Marianne Rittaud, directrice marketing et commerciale de la start-up. Pour autant, ce sont des peintures haut de gamme avec un rendu comme neuf. Il y a eu toute une batterie de contrôles, notamment un vieillissement accéléré ; ça ne bouge pas. Un gros travail de R&D a été effectué. »
 

70 k€ : C’est le montant de la subvention que la Région Nouvelle-Aquitaine a versé à la start-up en avril 2018.

 

Choix de la vente directe en BtoB

Pour l’heure, en attendant de pouvoir investir, la fabrication est réalisée par l’entreprise girondine Campistro. Circouleur propose déjà deux gammes de peinture avec un nuancier de 15 teintes. « Une gamme est réservée aux professionnels du Bâtiment et, dans ce cas, nous faisons de la vente en direct. L’autre gamme a été élaborée à destination du grand public avec un lancement commercial prévu début juillet », note la manager. Pour la peinture dédiée aux clients BtoB, la start-up revendique un bilan CO2 divisé par 4,7, un chantier “zéro déchet”, sans oublier l’anticipation de la RT 2020 et l’accès aux labels environnementaux. « Nous affichons un prix équivalent aux tarifs de la peinture non recyclée », précise Marianne Rittaud. Hélène Lerivrain (correspondante régionale, Nouvelle-Aquitaine)
 
« Chaque année en France, environ 40 millions de litres* de peintures sont déposées en déchetteries et finissent incinérées ; contribuant ainsi au réchauffement climatique. »
(Source : Institut de l’économie circulaire – Selon les sources, les estimations varient du simple au… double)